Analyse de Nazaire Gnanhoué sur le Business des cheveux synthétiques en Afrique

Interview de Nazaire Sourou Gnanhoué sur le marché des cheveux synthétiques en Afrique

Le marché des cheveux synthétiques est un business qui touche de très près le continent africain. En effet, des millions de femmes africaines utilisent les produits dérivés des cheveux synthétiques pour se coiffer ou se faire coiffer. Ils font partie intégrante de la culture de la beauté africaine. Mais quelles sont les origines des cheveux synthétiques et quelle est la réelle importance de ce Hair Business en Afrique ? Nous avons pu discuter avec Nazaire Gnanhoué, expert et président de la marque leader de cheveux synthétiques, Bella Collection pour en savoir plus là-dessus.

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Que sont les cheveux synthétiques ?

Les cheveux synthétiques sont des produits comme des mèches de cheveux, des perruques ou des extensions capillaires produits à base de cheveux synthétiques. “À la différence des cheveux humains, qui sont donc des produits provenant de femmes ayant coupé leurs cheveux naturels, les cheveux synthétiques sont produits à base de produits synthétiques (comme le caoutchouc) pour donner le même résultat ou presque.” nous dit Nazaire Sourou Gnanhoué.

En effet, le business des mèches de cheveux se scinde en trois catégories : les cheveux naturels, les cheveux humaines et les cheveux synthétiques. La différence provient de la source d’approvisionnement pour produire ces produits de cheveux. Les cheveux synthétiques sont généralement produits de fibres animales ou végétales. “Leur rendu peut être un peu moins naturel que des mèches de cheveux naturels, cependant l’esthétique et l’utilisation en sont presque les mêmes.” souligne Nazaire Sourou Ganhoué.

De plus, les prix de vente des cheveux synthétiques sont plus abordables que ceux des cheveux naturels. Et sachant qu’il s’agit d’un produit utilisé au quotidien par les femmes africaines, cela est un réel coût à chaque fin de mois.

“Chaque année, les femmes africaines dépensent jusqu’à plus de 7,5 milliards de dollars sur les mèches de cheveux. Les femmes dépensent environ 15% de leurs revenus dans les mèches de cheveux. Au Bénin, par exemple, une femme dépense en moyenne 150 000 CFA par mois soit plus de 200 euros sur leur coiffure.” affirme Nazaire Sourou Gnanhoué. Il s’agit donc d’un produit presque indispensable dans les foyers africains et leurs prix peuvent influencer sur les économies des familles africaines.

Importance du business des cheveux synthétiques en Afrique 

Comme nous l’avons cité plus haut, l’achat de cheveux synthétiques ou naturels se fait très régulièrement parmi les femmes africaines. “Ce business est donc d’une réelle importance, partout dans le monde, mais plus particulièrement en Afrique.”  précise Nazaire Gnanhoué.

Cependant, nous pouvons voir que comme dans la plupart des marchés industriels, les chinois ont également mis la main dans le marché des cheveux synthétiques. Néanmoins, de nombreux pays africains sont également présents dans la production de cheveux synthétiques. Des usines sont ouvertes dans presque chaque pays du continent africain, notamment en Afrique de l’Ouest, où des cheveux synthétiques sont produits pour ensuite être vendus dans les marchés africains.

En plus d’une utilisation importante, le business de cheveux synthétiques est lucratif pour ces pays africains. En effet, ce Hair Business permet de procurer des milliers d’emplois aux africains chaque année. Par la suite, les mèches ou perruques produites sont commercialisées dans les marchés et boutiques ainsi que dans les salons de coiffure. En effet, les femmes africaines vont très souvent dans les salons de coiffure pour à la fois acheter leurs mèches de cheveux et pour se faire coiffer par un professionnel.

Connaissant les prix extravagants des mèches de cheveux naturels ou humains, les cheveux synthétiques sont une alternative indispensable pour les femmes africaines. S’agissant du troisième achat de priorité pour les femmes africaines, après la nourriture et les vêtements, les mèches de cheveux doivent être rendues accessibles aux femmes africaines, la première clientèle de ce business de cheveux.

Bella Collection : marque phare de cheveux synthétiques créée par Nazaire Gnanhoué

Bella Collection est une marque de référence dans le marché de cheveux en Afrique. À l’origine de la société Hair Prestige Manufacturing Ltd, implantée au Nigéria et fondée par Nazaire Sourou Gnanhoué, entrepreneur béninois, la marque Bella Collection est devenue une marque pionnière dans le business de cheveux en Afrique.
“Les premiers acheteurs de cheveux synthétiques sont les femmes africaines dans le monde. Il était donc important de produire ces cheveux par soi-même plutôt que de les importer de pays tiers. Bella Collection répond donc à un besoin local, tout en procurant des milliers d’emplois aux africains dans les pays de l’Afrique de l’Ouest” insiste Nazaire Gnanhoue.

La marque Bella Collection produit et vend chaque année une multitude de produits dérivés de cheveux synthétiques et répondant aux besoins des femmes africaines : braid, tissage, crochet braid, mèches, etc. Vous pouvez y trouver tous les produits de cheveux qui sont utilisés au quotidien par les femmes africaines.

Nazaire Gnanhoué insiste sur le fait que les pays africains doivent avoir le monopole sur le business de cheveux synthétiques. Cela est réellement important pour avoir une totale indépendance au niveau économique. En plus de l’importation qui coûte plus cher, le business de cheveux synthétiques permet de raviver l’économie du pays, en procurant de l’emploi aux hommes ou femmes de la société locale. Ce sont donc des avantages économiques à tous les niveaux.

Le business de cheveux synthétiques est ancré profondément dans les pays africains, que ce soit en tant qu’utilisateur ou producteur de ces produits. Son importance n’est plus à prouver, et il est donc nécessaire que les pays africains aient le monopole dans la production de ces produits aussi fréquemment utilisés par les femmes africaines. Cela permettra de faire gagner l’économie du pays, et de baisser les prix de vente locaux, qui sont un réel budget mensuel dans les foyers africains.

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